Empreintes 1924-2024 : le complexe olympique de Colombes
Focus sur l'exposition « Empreintes 1924-2024 », produite par le CNOSF et la Métropole du Grand Paris, et visible dans le jardin des Tuileries du 4 juillet au 8 septembre 2024.
Un stade de 100 000 places pour Paris !
Après la 1ère Guerre mondiale, la popularité croissante des compétitions sportives, notamment internationales, font des « grands stades » un enjeu politique, un symbole de puissance recherché. En France, la construction d’un stade de 100 000 places est ainsi discutée depuis 1900 alors que la plupart des stades de l’époque ne dépasse guère les 10 000 places.
Le choix de Colombes
Pour les Jeux de 1924, plusieurs sites sont envisagés (stade Pershing et Parc des Princes notamment). Le Comité Olympique Français et le Conseil Municipal de Paris n'arrivent cependant pas à s’entendre sur le partage des coûts que représente la construction d’un stade olympique et les discussions s’éternisent. A deux ans des Jeux, la capacité de Paris à accueillir les Jeux commence à être mise en doute. Le Racing Club de France, l’un des plus importants clubs omnisports de Paris, locataire du stade du Matin à Colombes, propose alors de prendre à sa charge le réaménagement de ce stade en échange de 50 % des recettes des Jeux. Un argument de poids. Peut-être le seul d’ailleurs en faveur du site de Colombes jugé initialement bien trop loin de Paris.
Un stade fonctionnel
Le stade olympique de Colombes, d’une capacité de 60 000 places (dont seulement 20 000 couvertes), est peut-être austère et ses abords rustres, mais il est fonctionnel et proposera un équipement de qualité pour les sportifs qui loueront notamment la qualité de sa piste. L’enceinte est équipée de tout ce qui caractérise alors la modernité : téléphone, télégraphe, mais aussi un système innovant de haut-parleurs, une des révolutions techniques de ces Jeux. Le stade propose des vestiaires avec des douches équipées en eau chaude (un fait rare à l’époque) ainsi que les toutes premières salles réservées aux médias. Outre le stade, c’est un véritable complexe sportif qui est aménagé sur 16 hectares et qui comprend également un terrain d'entraînement et les courts de tennis nécessaires au tournoi olympique (le stade de Roland-Garros n’est alors pas construit).