Jacqueline Auriol, la femme-pilote la plus rapide du monde
A la question de Léon Zitrone, dans une interview de l’émission « les coulisses de l’exploit »,de savoir d’où lui est venue l’idée en 1962 de battre le record de vitesse à bord d’un mirage III, Jacqueline Auriol répond simplement que c’est l’avion qui a accompli cet exploit car il remplissait les conditions pour y parvenir, elle n’était simplement que le pilote. La réponse est simple, c’est celle d’une femme qui a su concilier une vie familiale basée sur son foyer, ses enfants et une vie professionnelle comme pilote d’essai, trépidante et ponctuée de records de vitesse partagés avec son amie et rivale l’américaine Jacqueline Cochran.
Après une jeunesse passée à Nantes et des études d’art, Jacqueline Auriol, épouse du fils du président de la République Vincent Auriol, se découvre un attrait pour l’aviation; elle décide de passer ses brevets de pilote et se perfectionne en voltige aérienne.
Malgré un grave accident qui l’éloigne pendant un an des pistes d’aviation, elle poursuit cette passion qui la pousse à dépasser les limites techniques des appareils qu’il lui est proposé de piloter.
Elle se voit confier, entre autres, des avions tels que le Mystère II, avion qui vole à environ 1200km/heure et avec lequel elle devient la première européenne à passer le mur du son ou le Mystère 20 qui baptise son brevet de pilote d’essai.
Jacqueline Auriol dans son cockpit dans les années 1950.(photo CEV Bretigny).
A partir de 1952, et pendant une douzaine d’années, elle est en compétition avec l’Américaine Jacqueline Cochran pour obtenir le titre de la «femme la plus rapide du monde» et le conserver.
Tour à tour, elles vont battre trois records du monde.
Combinaison d’aviation de Jacqueline Auriol (coll. MNS.79.35.1)
Masque à oxygène de Jacqueline Auriol ( coll. MNS.79.35.2)
Très impliquée dans le monde de l’aviation, elle préside l’association des amis de Maryse Bastié, aviatrice française des années 30, aux multiples records.
Du fait de ses nombreux exploits et performances, elle reçoit de prestigieuses récompenses tels le Harmon Trophy, le prix Roland Peugeot ou le prix Henri Deutsch.
Toujours prête à relever de nouveaux défis, elle bat un nouveau record en 1966 entre la France et la Côte d’Ivoire.
Sa carrière d’aviatrice aux innombrables records terminée, elle devient membre fondatrice de l’Académie de l’Air et de l’Espace en 1983.
Décédée en 2000 à l’âge de 82 ans, elle repose au cimetière de Muret, en Haute-Garonne d’où sa belle-famille est originaire.
Pour en savoir plus :
- Archives de l’INA :
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf04007549/jacqueline-auriol - Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacqueline_Auriol
- Youtube : Femmes de l'Air - Jacqueline Auriol femme d'exception
- Vivre et voler, Jacqueline Auriol, 1968, éditions Flammarion
- Jacqueline Auriol,
http://auriol.free.fr/Perso/Nom_Auriol/JacquelineAuriol.htm