Le Tour de France, une course cycliste tout en couleur!

Né en 1903, le Tour de France, dès sa première édition, remporte un succès qui ne se dément pas depuis plus de 120 ans. Au fil du temps et au gré des changements apportés au règlement comme le calcul des points, le classement ou les exploits sportifs, le besoin de discerner le coureur le plus méritant a incité les dirigeants à créer des signes distinctifs, que ce soit pour les organisateurs, les équipiers ou pour le public. C’est ainsi que sont nées les couleurs symboliques et si chères à certains maillots. Aujourd’hui, sont entrés dans le langage de la course française la plus prestigieuse « le maillot jaune, le vert du meilleur sprinter, le à pois rouges dit du meilleur grimpeur et le blanc du jeune coureur ».

Le maillot jaune, maillot du leader

C’est en 1919 que naît le maillot jaune. Jusqu’à cette date, les coureurs pédalent en maillot et pantalon s’arrêtant à mi-cuisse «le cuissard», ne présentant ni marque ni couleur distinctives. Pour repérer plus facilement le meneur et vainqueur de l’étape, Géo Lefèbvre, journaliste sportif et Henri Desgrange, patron de l’Auto et grand cycliste lui-même, ont l’idée de créer un maillot de couleur jaune, très visible et pour rappeler celle des pages du périodique « L’Auto ».

C’est lors de la 11ème étape « Grenoble-Genève » le 19 juillet, qu’Eugène Christophe devient le premier porteur du maillot jaune.

Depuis cette date, dans chaque Tour de France, les coureurs donnent le meilleur d’eux-mêmes durant 3 semaines pour obtenir ce maillot hautement symbolique.

Pour reconnaître le leader, création du maillot jaune

L'Auto, 10 juillet 1919

Remise du maillot jaune à Eugène Christophe

L'Auto, 19 juillet 1919

Maillot jaune de Louison Bobet, Tour de France 1954.

Coll. MNS 66.39.2 Maillot jaune de Louison Bobet, Tour de France 1954.

Le maillot vert, maillot du meilleur sprinteur

En 1953, le Tour de France célèbre son 50e anniversaire et son succès toujours présent. Avec les années, les coureurs ont développé, au gré du profil des étapes, des qualités propres à chacun : parmi ces spécificités, la régularité dans les arrivées d’étape et les sprints que les dirigeants souhaitent primer. Le sponsor « La Belle Jardinière » désirant marquer cet évènement, demande la création d’un maillot mettant en valeur ces qualités. Ayant pour signe distinctif (marque de fabrique) la couleur verte, c’est celle-ci qui est choisie pour le maillot du meilleur sprinteur.

Le suisse Fritz Shär, dès la seconde étape du tour de France de cette année-là, est le premier à endosser ce maillot.

Le maillot vert sponsorisé par "la Belle Jardinière"

Le maillot vert sponsorisé par la "Belle Jardinière" l'Équipe, 11 juin 1953

Maillot vert d’André Darrigade, 1961

Coll MNS. 75.40.4, Maillot vert d’André Darrigade, 1961

Le maillot à pois, maillot du meilleur grimpeur

Parmi les qualités requises durant le Tour de France, figure une aptitude propre à la montagne : celle du grimpeur. Bien que le prix de la Montagne et son maillot à pastille rouge attribué au meilleur grimpeur existe depuis 1933, c’est en 1975 qu’à la demande du sponsor « Chocolat Poulain », naît le maillot aux pois rouges. L’idée de ce dernier est initiée par Félix Lévitan, directeur du Tour, en hommage à Henri Lemoine (1909-1991), grand champion de demi-fonds. Surnommé « P’tits Pois » car il courait avec un maillot orné de pois rouges, il avait eu l’idée de reprendre le marquage des chemises des jockeys lors des courses hippiques dans les années 1930.

Ce maillot récompense ainsi le meilleur grimpeur de l’épreuve de montagne. Le Néerlandais Joop Zoetemelk a été le premier porteur du maillot à pois rouges.

Maillot à pois du meilleur grimpeur de Lucien Van Impe, 1983.

Coll MNS.2013.2.4, Maillot à pois du meilleur grimpeur de Lucien Van Impe, 1983.

Le maillot blanc, maillot du jeune coureur de moins de 25 ans

Cette même année, en 1975, désirant attribuer un maillot aux jeunes coureurs de moins de 25 ans participant au « Grand Prix des Jeunes », le maillot blanc voit le jour et est endossé dans cette première édition par l’italien Francesco Moser. De nombreux jeunes cyclistes l’obtiendront, certains plusieurs années de suite.

Maillot blanc du meilleur jeune de moins de 25 ans, Raul Alcala 1987

Coll. MNS. 2012.2.13 Maillot blanc du jeune coureur de moins de 25 ans, Raul Alcala 1987.

Par Evelyne Ruis