Paul Ordner (1901-1969)
Le spécialiste du geste sportif
Il excelle à fixer tout ce qui est rapidité, vitesse, élan, envol.
Paul Ordner, né dans une famille juive originaire de Pologne, débute sa carrière comme commis à la Bourse de Paris, mais commence dès les années 1920 à collaborer avec de nombreux journaux, par le biais de son frère Raymond, lui-même dessinateur de presse.
Autodidacte doué, il se démarque de ses confrères dessinateurs-caricaturistes par son art du mouvement. On loue son art de l'instantané, et il s'oriente rapidement vers le dessin sportif.
Il rencontre Gaston Bénac (1881-1968), correspondant rugbystique du quotidien sportif L'Auto, qui le présente à Henri Desgrange (1865-1940), fondateur du journal et créateur du Tour de France, ainsi qu’à son bras-droit Victor Goddet (1868-1926). Ses dessins sont acceptés mais il doit suivre au plus près l’actualité sportive. Il est ainsi accrédité pour couvrir la plupart des manifestations sportives et accède rapidement à une certaine notoriété. Il collabore par la suite avec plusieurs dizaines de titres de presse.
Paul Ordner est un dessinateur de terrain ; il assiste aux compétitions, mais ne croque pas l’action en direct. Il prend des notes et dessine ensuite l’action de mémoire :
« Mon œil est un véritable appareil photographique : je puis noter de mémoire d’importe quelle phase d’un match, si rapide soit-elle.»
Il réalise également des dessins publicitaires, pour Suze comme pour la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, ou produit aussi des affiches et programmes pour des compétitions organisées au Vélodrome d'Hiver, à Roland-Garros ou encore salle Wagram à Paris.
Il travaille ainsi pour Jeff Dickson (1894-1943), promoteur américain, grand organisateur de combats de boxe mais aussi importateur du hockey-sur-glace en France.
Pendant la Guerre, il continue son œuvre humoristique et publicitaire mais réalise également des caricatures antinazies.
Sa plus grande période sportive s’exprime à partir de 1946 dans Miroir-Sprint, France Football ou L’Equipe (continuateur de L’Auto, interdit de parution en 1944). A partir de 1959, il collabore avec la marque Le Coq sportif, alors en pleine ascension.
Ordner publie ses dessins jusqu’à la fin de sa vie, en 1969.