Allégories
Victoires préfigure la célébration des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et fait dialoguer pour la première fois les œuvres du musée du Louvre et celles du Musée National du Sport. Ce thème universel ne pouvait trouver autre écrin qu’à Nice dont le nom grec Nikaia vient de Niké, la victoire. Guerrière dans l’Antiquité, la jeune femme ailée récompense aussi les athlètes lors des jeux. Elle continue d’incarner l’agôn grec, l’esprit de compétition et les valeurs héroïques de dépassement et de sacrifice. Elle est associée dans notre imaginaire collectif à la Paix, à la Liberté et à la Renommée que l’athlète contemporain, alliant beauté du corps et de l’âme, incarne à la suite du héros grec.
Victoires propose ainsi une rencontre entre passé et présent, art et sport à travers des valeurs universelles.
Victoire de Samothrace
Grèce du Nord
Plâtre, vers 1950
Atelier de moulage du musée du Louvre
Paris, musée du Louvre, Gypsothèque, Petite Écurie
du Roi, Versailles
Gy 0168
Tirage au tiers de l’original (vers 190 av J.-C.) conservé au
musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques
et romaines
Cette statue de la Victoire, Niké en grec, est un moulage moderne à échelle réduite du célèbre marbre conservé au musée du Louvre. La Victoire, messagère du roi des dieux, Zeus, est représentée sous la forme d’une femme aux ailes déployées, le vêtement drapé agité par les embruns. Elle termine son vol et se pose sur la proue d’un navire. Le monument original a sans doute été offert par les marins de Rhodes aux Grands Dieux de l’île de Samothrace pour les remercier d’une victoire navale.
MATTHIEU LE NAIN (1593 – 1677)
Allégorie de la Victoire
1635
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, département des Peintures
inv.RF 1971-9
Deux personnages féminins aux corps nus en partie cachés par des drapés rouge et jaune composent ce tableau sur fond de paysage vallonné. Une jeune femme, casquée et aux ailes déployées tient une palme dans sa main droite. Symbole de la Victoire, elle vient de se poser sur une jeune femme allongée au sol dont les pieds se terminent en queue de serpent, figure de la Tromperie ou de la Rébellion. La Victoire triomphe avec douceur et offre son sein nourricier à sa victime.
FRANÇOIS-RAOUL LARCHE (1860 – 1912)
Trophée du Bol d’or
1894
Bronze à double patine brune et or
Coll. Musée National du Sport (MNS)
inv. 2022.3.1 - Achat par préemption de l’État avec le concours du
Fonds du Patrimoine – Ministère de la Culture
Ce trophée révèle que les grandes compétitions sportives qui se codifient dès la fin du XIXème siècle, empruntent les symboles antiques liés à la victoire. Tel que le Bol d’or, épreuve cycliste lancée le 23 juin 1894 au vélodrome Buffalo, sur lequel apparaissent la couronne de laurier posée sur la tête de l’allégorie féminine de la Victoire ; les ailes qui portent l’athlète, aux proportions parfaites, vers la victoire ; enfin les branches de chêne qui rappellent les couronnes végétales honorifiques antiques.
ÉLISABETH LOUISE VIGÉE LE BRUN (1755 – 1842)
La Paix ramenant l’Abondance
1780
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, département des Peintures
Inv. 3052
Ce tableau met en scène deux figures féminines. La femme brune porte une couronne de laurier dans les cheveux et tient une branche d’olivier. Elle personnifie la Paix. Le regard bienveillant, la Paix attire dans ses bras une jeune fille blonde. Le sein nu nourricier, les épis de blé et les fruits sortant d’une corne la désigne comme l’Abondance. L’œuvre présentée au Salon de 1783 a été interprétée comme la célébration des bienfaits de la paix après la guerre d’indépendance américaine.
DRAPEAU OLYMPIQUE
Jeux olympiques, Melbourne 1956
Polyester
Coll. MNS
inv. 2005.30.1
Publiquement présentées pour la première fois en 1913 à partir d’un dessin original du Baron Pierre de Coubertin, les six couleurs (fond blanc compris) des anneaux olympiques ont été choisies de telle sorte qu’elles se retrouvent dans tous les drapeaux du monde d’alors et que chaque pays puisse y reconnaître l’une de ses couleurs nationales. Les anneaux sont « le symbole olympique [qui] exprime l’activité du Mouvement olympique et représente l’union des cinq continents et la rencontre des athlètes du monde entier aux Jeux olympiques. » (Charte olympique, Règle 8).
SÉBASTIANO CONCA (1680 – 1764)
Allégorie de la Renommée
Vers 1730
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, département des Peintures
RF 1983-54
La Renommée est figurée, selon la tradition, sous l’aspect d’une jeune fille ailée tenant dans sa main gauche un livre ouvert, une trompette et une branche de laurier, plante d’Apollon, à ses côtés. De sa main droite, elle lève une plume et semble chercher l’inspiration avant d’écrire tandis qu’un enfant brandit une auréole. L’ensemble des attributs qui accompagnent la Renommée renvoie à la réputation qu’elle répand parmi les hommes et qu’elle inscrit dans les mémoires.
CHRISTIAN GUÉMY, ALIAS C215 (1973 –)
Le Visage du Brésil
2016
Acrylique sur toile imprimée
Coll. MNS
inv. 2017.17.1
Bien qu’usant d’un art qui se veut éphémère (pochoir), C215 encre ici profondément le joueur Pelé, légende mondiale du football, dans la carte de son pays, le Brésil, dont il prend le visage telle une fierté nationale. Le Roi est mort – Vive le Roi. Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, figure majeure du football et considéré comme le plus grand joueur de tous les temps, s’est éteint le 29 décembre 2022. Le Brésil a décrété trois jours de deuil. Cette œuvre de C215 prend alors une nouvelle dimension en l’honneur du joueur