Des corps victorieux
Dans la Grèce antique, l’éphèbe, jeune homme entrainé pour la guerre, participe également comme athlète aux concours sportifs dont les plus célèbres sont les Jeux Olympiques. Les images de ces corps aux proportions parfaites, selon l’idéal classique de beauté grecque, ont traversé les siècles jusqu’à devenir le modèle de l’athlète moderne. Ce corps sublimé, destiné à la compétition et récompensé par des couronnes, peut être toutefois marqué dans sa chair par les sacrifices qu’exigent le dépassement de soi. Il devient le reflet de déformations physiques et porte les signes de la violence de certaines épreuves. Dès l’Antiquité les peintres de céramique ont montré avec réalisme ces corps meurtris auxquels les œuvres des photographes et des peintres contemporains font toujours écho aujourd’hui.
Le corps de l’athlète entrainé au gymnase ou à la palestre, lieux destinés aux exercices physiques, est devenu le modèle des sculpteurs grecs des Vème et IVème siècles avant J-C. A l’équilibre et à l’harmonie de l’anatomie devait répondre la beauté de l’âme, celle de l’homme bon : le Kalos Kagathos des anciens. Ce principe inspira Pierre de Coubertin, le fondateur, en 1896, des Jeux olympiques modernes à qui nous devons cette phrase : « un esprit ardent dans un corps sain ». Objet d’étude, le corps antique est ainsi devenu la référence à imiter tant pour les artistes que pour les sportifs.
STATUE D’ATHLÈTE
DU TYPE DIT DU DIADUMÈNE
RÉPLIQUE ROMAINE D’APRÈS UNE ŒUVRE EN BRONZE
CRÉÉE PAR POLYCLÈTE VERS 440-430 AV J.-C.
100-150 ap J.-C.
Marbre
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
Cp 6595
Ce torse remonté est une réplique du Diadumène, «celui qui ceint sa couronne», créé par le sculpteur grec Polyclète. Un jeune athlète nu est en appui sur sa jambe droite, le pied gauche vers l’arrière. De ses bras levés, il attachait un bandeau de victoire autour de son front. À la recherche de la beauté idéale, Polyclète recompose par des calculs savants, dits le Canon (ou règle), des corps aux proportions harmonieuses et à l’anatomie équilibrée.
La méthode Desbonnet
COLLECTION EDMOND DESBONNET (1868 – 1953)
De gauche à droite : Modèle prenant la pose
du Prince hellénistique / Sculpture du Prince
hellénistique / Eugène Sandow / Sculpture du
type Arès Borghèse
Vers 1900
Plaques de verre
Coll. MNS
inv. 2018.36.631, 2018.36.587, 2018.36.206, 2018.36.649
Médecin avant tout, Edmond Desbonnet est reconnu comme étant le père du culturisme en Europe. Inspiré des préceptes du philosophe grec Platon (428/427 - 348/347 av J.-C.) sur ce qu’est la beauté idéale, Desbonnet théorise en 1885 une méthode visant à développer les qualités physiques tout en entretenant la santé et l’équilibre du corps par le sport. Il encourage notamment ses élèves à se confronter aux sculptures antiques, et documente leur progression par la photographie.
WALTER HERZ (1909 – 1965)
Olympic Games - London
1948
Coll. MNS
inv. MS 14561
Le célèbre Discobole dit « Lancelotti » et sa musculature figée dans la tension du geste parfait, sont mis à l’honneur dans l’affiche des Jeux de Londres en 1948. La sculpture est une copie romaine d’un original grec aujourd’hui disparu : le Discobole de Myron. La torsion du corps et les jeux d’équilibres témoignent de la virtuosité de l’artiste mais également de la minutieuse perfection du mouvement recherchée par les athlètes.
FRANÇOIS RUDE (1784 – 1855)
Lutteur déposant son ceste
1832-1837
Marbre
Paris, musée du Louvre, département des Sculptures
TH 151
François Rude représente un lutteur après le combat. L’athlète est assis, le dos courbé sous le poids de la fatigue. La tête relevée et tournée vers la gauche, il dépose son gant de combat sur le sol. Rude exécute ce marbre à partir d’un modèle en plâtre qu’il réalisa à l’École de dessin de Dijon en 1806. Affirmant être l’inventeur de son sujet, il s’inscrit toutefois avec cette œuvre dans l’enseignement académique du nu idéal à la manière antique.
JEAN MAYODON (1893 – 1967)
L’athlète américain
D’après Auguste Rodin (1840 – 1917)
1940
Terre cuite émaillée
Coll. MNS
inv. 2013.25.1
Mayodon rend ici hommage à Auguste Rodin en réinterprétant son Athlète américain. Collectionneur de plus de 6000 pièces antiques, Rodin explorait la représentation du corps masculin à la lumière de ces modèles. Ici, il a choisi une attitude figée éloignée de ses corps habituellement en mouvement et tourmentés, avec une pose au repos et un dos voûté, évoquant la pose du Penseur. Cela n’enlève en rien à sa puissance expressive et à la recherche d’une beauté idéale contemporaine inspirée de l’antique. Le modèle de Rodin aurait été Samuel Stockton White, gymnaste américain, durant les Jeux olympiques de Saint-Louis, en 1904.
Dans la Grèce antique, les épreuves sportives s’inscrivaient dans les fêtes religieuses. A Olympie, le plus célèbre des sanctuaires panhelléniques fréquentés par « tous les Grecs », des jeux étaient organisés depuis 776 av J.-C. en l’honneur de Zeus, le « père des dieux ». Les athlètes y concouraient selon leur discipline, animés par un esprit de compétition, l’agôn grec. Guerriers sans armes, ils défendaient les valeurs héroïques de l’effort, du courage et du dépassement jusqu’à la victoire. Cherchant à repousser les limites du corps, science et sport se sont associés pour donner à l’athlète contemporain les moyens d’un affrontement tant physique que technologique.
La lutte
PHILIPPE MAGNIER (1647 –1715)
Les lutteurs
1684-1688
Marbre
Paris, musée du Louvre, département des Sculptures
MR 2040
Les Lutteurs est une copie d’un groupe antique découvert à Rome à la fin du XVIème siècle, destinée au parc de Versailles. Les deux athlètes sont saisis en pleine action : celui du dessus, qui vient de faire tomber son adversaire, pèse de tout son poids sur son dos. Il bloque la jambe gauche de son rival tandis qu’il lui soulève le bras droit et tente de le maintenir plaqué au sol afin de remporter le combat. Les corps enchevêtrés, les muscles tendus par l’effort physique démontrent la violence de la discipline.
Le lancer de disque
Le lancer de disque est une des cinq épreuves du pentathlon qui comportait la course, le lancer de disque, le lancer de javelot, le saut en longueur et la lutte. Sur l'Antique assiette (droite), le discobole est entouré d’objets : des haltères pour le saut en longueur et une pioche pour l’entretien de la cour de la palestre, lieu d’entrainement des athlètes. Il prépare son lancer, le corps ployé vers l’avant formant une ligne sinueuse élégante. Le peintre ne cherche pas tant à représenter la réalité de l’exercice qu’à mettre en valeur la beauté du corps comme l’indique l’inscription Cléomélos est beau.
Marcel Homs, vainqueur du Prix de Rome 1939, décide de rompre avec les représentations traditionnelles du discobole en figeant la précision du mouvement de l’athlète en plein élan (gauche).
Le lancer de javelot
ŒNOCHOÉ À FIGURES ROUGES (VASE À PUISER LE VIN)
AU LANCEUR DE JAVELOT
Athènes
Vers 450 av J.-C.
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
G 243
Le lancer de javelot est une des cinq épreuves du pentathlon. Cette épreuve nécessite force, adresse et précision du geste. Le peintre saisit l’athlète juste avant son lancer. Le bras gauche rejeté vers l’arrière et le mouvement de la jambe droite vers l’avant indiquent l’élan. Représenté de profil, l’athlète tient le javelot au-dessus de la tête, le bras droit fléchi, tandis que son torse et ses épaules ont déjà pivoté dans l’axe du lancement.
La course à pied
Ces trois athlètes participent à la course de vitesse ou course de stade, une des cinq épreuves du pentathlon. Le peintre antique les saisit au moment du sprint. Alors que le coureur de droite se retourne pour constater la distance qui le sépare de ses adversaires, les deux autres athlètes, corps tendus vers l’avant, semblent redoubler d’énergie à l’approche de la ligne d’arrivée comme le suggère le balancement vigoureux des bras et l’élévation des genoux.
Dans un élan similaire à celui des coureurs antiques, les coureurs d'Alfred Boucher, entremêlés dans une course à pied effrénée, allongent également leurs bras pour saisir la victoire du bout des doigts. Dans l’antiquité grecque, l’épreuve de la course à pied (Stadion) était la plus récompensée. En effet, l’agilité des jambes était considérée comme une importante vertu physique. Ce n’est pas un hasard si dans l’Iliade, Homère qualifie Achille de « pieds légers ».
MÉDAILLES COMMÉMORATIVES
DES JEUX OLYMPIQUES
Monnaie de Paris
Bronze
Coll. MNS
inv. 2005.1.36 et 2005.1.274
Le Baron Pierre de Coubertin est le rénovateur des Jeux olympiques modernes tenus pour la première fois à Athènes, en 1896. Dans l’Antiquité grecque, les Jeux olympiques sont les premiers des jeux panhelléniques qui se déroulent par cycles de deux ou quatre ans ; aujourd’hui il s’agit d’un événement sportif majeur regroupant les meilleurs athlètes internationaux des 33 sports officiels. Médaille frappée à la suite de sa mort pour commémorer sa vie et son œuvre, à son avers figurent ses dates, tandis qu’à son revers figurent les principales épreuves des Jeux olympiques antiques.
Le corps de l’athlète est modelé par sa spécialité et chaque discipline fabrique son corps parfait. Dès l’Antiquité, une réflexion est menée sur les exercices spécifiques à pratiquer pour développer ses qualités physiques. Lors de l’entrainement, les corps sont contraints par la répétition des gestes jusqu’à leur déformation. Les blessures témoignent de la violence de certaines épreuves. Les corps à corps des lutteurs, les « gueules cassées » des rugbymen contemporains rappellent les champs de bataille. Malmené, le corps meurtri et souffrant est parfois vaincu, poussé au-delà de ses propres limites.
COUPE AUX LUTTEURS
Athènes
550-525 av J.-C.
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
MNC 332
Le peintre a représenté sur une des faces de ce vase à boire une scène de lutte. Deux hommes nus portent sur les mains des cestes composés de lanières de cuir garnies de plomb et utilisés par les pugilistes. Celui de gauche, poing levé et prêt à frapper, poursuit son adversaire de droite qui semble fuir à toutes enjambées la violence du combat, le sang jaillissant du nez.
Deux lutteurs (gauche) sont représentés au moment d’une double prise de bras. Le premier, barbu, muscles volumineux et tendus par l’effort neutralise les bras de son adversaire, celui de gauche plié et rejeté en arrière tandis que le droit est maintenu à la force du poignet. Sur le point de perdre, le corps du deuxième lutteur se penche vers l’avant. Les jambes sont pliées et seule la pointe des pieds est encore sur le sol, ce qui le maintient en équilibre avant la chute. Au-delà de la violence de la lutte, l'artiste montre, en fin observateur, des corps déformés par l'entrainement. La statuette appartient à un petit groupe de bronzes caractéristiques, par leur réalisme, de l’art grec de l’école d’Alexandrie d’Égypte.
Actif dans les années 530-510 av J.-C., Milon de Crotone (droite) est l’un des plus célèbres athlètes de l’Antiquité. Lutteur, il accumule les victoires lors des Jeux. Selon la tradition, Milon, alors âgé, voulut prouver une nouvelle fois sa force en rompant avec sa main un tronc d’arbre. Sa main resta prisonnière et il fut dévoré par des loups remplacés par un lion par Pierre Puget. Le corps tendu par la douleur, Milon est vaincu par son orgueil et la perte de vigueur de son corps d’ancien vainqueur vieillissant. La statue colossale en marbre dont est issue cette réduction en terre cuite avait été commandée pour les Jardins de Versailles.
AMPHORE
Face A : Combat de deux guerriers
Grèce
540 av J.-C.
Terre cuite
Musée d'Art Classique de Mougins (MACM)
inv.MMoCA59
Deux guerriers armés de lances et portant la panoplie de l’hoplite : la cuirasse, le casque, le bouclier et les jambières, s’affrontent dans un corps à corps selon la tradition du combat héroïque comme le chante le poète Homère au VIIIème siècle avant J.-C. dans l’Iliade (chants racontant la dernière année de la guerre de Troie). Si le peintre ne représente pas la brutalité des duels décrite par le poète, il montre les maux de la guerre à travers l’agonie d’un soldat au sol.
MARCEL MÉRIGNARGUES (1884 – 1965)
Leenaers
Vers 1920
Plâtre peint
Coll. MNS
inv. 2017.3.2
Mérignargues consacre son œuvre au mouvement physique, mêlant souvent inspiration antique et chorégraphie du corps. Ici, le visage de son boxeur est le concentré d’une discipline singulière qui défigure. Quand on l’observe de près, on voit le nez déformé par la violence des coups, les lignes de coupures des arcades sourcilières, les pommettes abîmées. Leenaers, boxeur peu connu, est le « sparring-partner » (adversaire d’entraînement) attitré du célèbre Georges Carpentier. Il semble épuisé et presque défiguré, mais malgré la fatigue, il maintient sa position de combat.
HENRI TAVERNER
La détresse de Rik Van Looy (gauche)
Le rouge est mis (droite)
1983
Acrylique sur toile
Coll. MNS
inv. MS166 et 83.30.2
Dans la série des drames sportifs qui marquent le Tour de France, Henri Taverner parvient, à partir de deux photographies, à figer l’émotion accompagnant l’effort extrême des cyclistes. La détresse fige la tristesse de Van Looy, contraint d’abandonner à la suite d’une violente chute, tandis que Desmet se retrouve à terre, blessé et souffrant.
Lors des jeux antiques, les athlètes victorieux étaient récompensés par des bandeaux, des couronnes végétales composées de branches d’olivier à Olympie et de laurier à Delphes ou par des vases contenant de l’huile d’olive lors des jeux panathénaïques en l’honneur de la déesse Athéna, protectrice d’Athènes. Dans les arts visuels, la déesse Victoire, jeune femme ailée, désigne le vainqueur et lui remet symboliquement les attributs de sa victoire. Si les Jeux olympiques modernes ont pu s’inspirer de l’Antiquité, la multiplication des compétitions a renouvelé et diversifié ces témoins matériels de la victoire.
NIKÉ (VICTOIRE)
Nécropole de Myrina (Turquie actuelle)
Vers 175-125 av J.-C.
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
MYR 165
Cette figurine féminine ailée est une personnification de la Victoire. Ces statuettes ont été retrouvées en grand nombre dans les tombes de Myrina. Suspendues, elles portaient palmes ou couronnes et guidaient le défunt vers l’au-delà. La Victoire accompagnait à l’origine Athéna, déesse guerrière ou Zeus, le roi des dieux. À partir du Vème siècle av J.-C., elle figure sur les vases et couronne les athlètes. Le mouvement de la statuette provoquant l’agitation des plis du drapé rappelle le style de la Victoire de Samothrace.
Les peintres de céramique associent à partir du Vème siècle av J.-C. la figure d’une jeune femme ailée, la Victoire ou Niké en grec, aux épreuves sportives. Sur ce vase, un aurige, le cocher, participe à une course de bige, char à deux roues attelé à deux chevaux. Il tient fermement les rênes de son attelage et reçoit de la Niké une couronne, symbole de sa victoire à l’hippodrome - le stade où se déroulent ces épreuves équestres.
A droite, l'artiste belge Pierre de Soete, notamment connu pour ses sculptures sportives, représente l’allégorie de la victoire sous la forme d’une jeune femme ailée dominant un peloton de cyclistes, unis dans un ultime effort pour parvenir à la ligne d’arrivée. La couronne de laurier préfigure une victoire imminente et le couronnement du vainqueur de la course.
AMPHORE
Douris, peintre de vases actif à Athènes (Grèce)
entre 500 et 460 av J.-C.
Athènes
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
S 3853
Deux personnages sont peints sur la panse de ce vase grec. Sur une face, une jeune femme vole, ses ailes sont déployées et ses pieds ne reposent pas sur la ligne du sol. Elle tient une bandelette ce qui permet de l’identifier à la Victoire ou Niké prête à récompenser un athlète. Sur l’autre face du vase, le peintre a représenté le jeune vainqueur couronné et portant un rameau, symboles de son succès.
ATHLÈTE VICTORIEUX
Jeux olympiques 1924
Cuivre, marbre
Coll. MNS
inv. 2005.10.1
Cette statuette a été réalisée pour les Jeux olympiques de 1924 à Paris pour récompenser les sportifs. De sa main gauche, l’athlète brandit une couronne d’olivier, s’apprêtant à célébrer un nouveau vainqueur.
La chevelure aux mèches bouclées de ce jeune homme est retenue par une bandelette qui fait partie des récompenses offertes aux athlètes victorieux avec la couronne et la palme. Elle est en laine et de couleur rouge sur les représentations des vases grecs. Cette tête, d’époque romaine, est une réplique d’une célèbre statue : le Diadumène, « celui qui ceint la couronne », du sculpteur grec du Vème siècle av J.-C., Polyclète.
Ces couronnes végétales honorant des athlètes modernes tirent leurs origines de l’antiquité grecque et romaine. Le laurier, en lien avec Jupiter, illustrait l’empereur romain, le jour du triomphe, après une victoire militaire. Le chêne est à rapprocher des arbres fertiles comme plante de bon augure. Enfin, l’olivier, arbre sacré de Zeus, honorait les athlètes lors des Jeux à Olympie, il y a plus de 2500 ans. Ces symboles de la victoire perdurent dans les compétitions sportives depuis le début du XIXème siècle, notamment aux Jeux olympiques.
ÉDOUARD FRAISSE (1880 – 1945)
Athlète tenant une statuette ailée
1920
Aquarelle sur carton
Coll. MNS
inv. 1994.54.5.1
Le sculpteur et graveur Édouard Fraisse consacre la majeure partie de son œuvre aux sujets sportifs, notamment dans le cadre des Jeux olympiques. Ici, il représente un athlète qui tient dans ses mains un trophée représentant l’allégorie de la Victoire sous la forme d’une jeune femme ailée. Sa posture rappelle celle de la statuette et inscrit le vainqueur dans la gloire.
ASSIETTE : ATHLÈTE ET SON ENTRAINEUR
Signée par le peintre Épiktétos, actif à Athènes à
la fin du VIème siècle et au début du Vème siècle
520-510 av J.-C.
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
G7
Cette assiette appartient à une série de 12 assiettes signées par un célèbre peintre athénien Épiktétos. Sur celle-ci, il met en scène un jeune athlète nu face à son entraineur au moment de la victoire. L’entraineur ou pédotribe l’a couronné et lui a remis une bandelette, autre symbole de victoire. Le jeune homme tient des branches lancées au moment de son triomphe et qu’il vient probablement de ramasser.
PIERRE-JEAN DAVID,
DIT DAVID D’ANGERS (1788 – 1856)
Victoire devant un trophée d’armes européennes
Victoire devant un trophée d’armes orientales
Vers 1831
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Sculptures
RF 3601 et RF 3602
David d’Angers reprend le type de la jeune femme ailée antique, personnification de la Victoire, et l’entoure d’armes prises aux vaincus. Sur le relief de gauche, elle se hisse sur un canon tandis que sur celui de droite, son pied repose sur un tambour. Dans la version définitive destinée à l’Arc de triomphe de Marseille, les deux jeunes femmes écrivent le nom des batailles, celle de la Révolution française, Fleurus (1794, Belgique actuelle) et celle du Consulat, Héliopolis en Égypte (1800).
AMPHORE PANATHÉNAÏQUE
(VASE À CONTENIR DE L’HUILE)
Nicomachos, peintre de vases de la fin du
IVème siècle av J.-C.
Athènes
Terre cuite
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités
grecques, étrusques et romaines
MN 704
Ce vase récompensait les athlètes victorieux aux Jeux panathénaïques qui se tenaient tous les 4 ans, à Athènes, en l’honneur de la déesse Athéna protectrice de la cité. Elle figure sur une face du vase accompagnée d’une inscription : un des prix d’Athènes. Le décor peint figure une course d’hommes en armes, l’hoplitodromie, et rappelle le lien étroit entre l’entrainement des corps et la guerre. L’amphore contenait un prestigieux liquide, l’huile provenant de l’olivier sacré de la déesse Athéna.
ÉMILE BRACQUEMOND (1889 – 1970)
OCTAVE GUILLONNET (1892 – 1967)
Vase de Sèvres
Jeux olympiques, Paris 1924
Manufacture de Sèvres
Porcelaine
Coll. MNS
inv. 2021.3.1.1
Il s’agit de l’un des quatre vases réalisés pour les Jeux olympiques de Paris en 1924 et offerts par la ville aux vainqueurs des Jeux. Leurs décors représentent les seize sports olympiques de l’époque. Ce vase reprend par ailleurs comme motifs peints à l’or fin les branches d’olivier, honorant depuis l’antiquité les athlètes victorieux. Ce vase balustre est un héritage éloquent des vases grecs.
MÉDAILLES D’OR
DE FABIEN LAMIRAULT
Jeux Paralympiques, Rio 2016
Argent brut plaqué or
Jeux Paralympiques, Tokyo 2020
Sakito Matsumoto
Or recyclé
Dépôt du sportif
Fabien Lamirault est l’un des meilleurs pongistes au monde et brille aux Jeux paralympiques en remportant l’or en 2016 à Rio et en le conservant en 2020 à Tokyo. Sur la médaille d’or paralympique des Jeux de Rio 2016, le symbole des lauriers est repris. À cela s’ajoutent l’écriture en braille et des petits grelots pour les athlètes mal voyants. La médaille des Jeux de Tokyo 2020 fait aussi mention des olympiades avec le choix de l’écriture braille incrustée sur une partie des bandes du traditionnel éventail nippon.
MÉDAILLIER DE LA SOCIÉTÉ DE TIR
DES GYMNASTES DE LA SEINE
Vers 1900
Bois, or, argent, métal
Coll. MNS
inv. 78.37.1
Dans cet imposant médaillier se mêlent couronnes et rameaux de laurier et de chêne, symboles de victoire et de courage, aux côtés des médailles honorant les triomphes des sportifs, comme un témoignage de la témérité victorieuse de la société. La pratique du sport au début du XXème siècle est une activité physique généralisée à visée militaire ou hygiéniste. Dans l’espoir de former de futurs soldats et de reconquérir l’Alsace et la Lorraine perdue en 1870 contre la Prusse, ces sociétés souhaitent promouvoir des disciplines sportives telles que le tir ou la gymnastique.