L'intaille dite course de quadriges

Focus sur une pièce de collection du musée archéologique de Dijon

Focus partenaire : l'intaille dite course de quadriges © musée archéologique de Dijon/François Perrodin

Le musée archéologique de Dijon conserve de nombreuses intailles antiques. Il s’agit de gemmes gravées de figures en creux qui décorent des bijoux ou du mobilier. Elles ont aussi parfois un rôle symbolique ou fonctionnel, comme leur utilisation en sceau.

L'intaille présentée ici est une grande intaille ovale en pâte de verre imitant l’améthyste, qui est ornée d'une scène de course de chars se déroulant dans le Cirque Maxime, ou Circus Maximus en latin. La partie supérieure représente le mur central, nommé spina, autour duquel a lieu la course. Peu élevé, mais large de plusieurs mètres, ce mur est encadré de bornes coniques appelées metae et est surmonté de divers éléments : au centre trône l’obélisque, autour duquel sont notamment visibles des portiques, la statue de Cybèle chevauchant un lion, des statues, une victoire sur colonne et un autel. Dans la moitié inférieure de l’intaille, sept quadriges (noms donnés aux chars attelés à quatre chevaux) sont placés au premier plan, sur deux rangs, avec derrière eux, un cavalier et deux hommes à pied.


Cette scène très détaillée reprend les codes classiques des représentations de courses de chars de l'époque romaine. Elle ressemble en de nombreux points à un relief antique, daté du IIIe siècle de notre ère et découvert à Foligno, en Italie.


L'intaille présentée ici est censée provenir de fouilles effectuées sur la commune de Saint-Léger-sous-Beuvray, en Saône-et-Loire, mais d'après l'inventaire du Musée "la provenance n'est pas certaine". Si elle est antique, elle est probablement datée du Ier ou du IIe siècle de notre ère, comme la plupart des intailles représentant des scènes de cirque. Sa troublante ressemblance avec le relief de Foligno et la forme très arrondie de ses volumes laissent cependant penser qu'il pourrait s'agir en réalité d'un  moulage, probablement effectué au XIXe siècle. Dans ce cas, cette intaille aurait au moins le mérite de montrer que l'intérêt porté aux courses de char, sport roi à Rome, a traversé les siècles et les frontières.

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