Jouets et natation

Focus sur l’exposition Jouets olympiques : en avant les champions ! du Musée du jouet de Poissy.

Poupée Ondine © Musée du jouet de Poissy / RP Ribiere

Le Musée du Jouet de Poissy conserve plus de 300 jeux et jouets sportifs, ainsi qu’un grand nombre de supports illustrés (catalogues de jouets, imagerie enfantine, silhouettes à découper ou cartes publicitaires à collectionner), datant du milieu du XIXe au début du XXe siècle, l’occasion de tracer les contours d’une brève histoire du jouet sportif.

 

JEUX, JOUETS ET SPORTS AU XIXe SIECLE

Au XIXe siècle, avant que ne se formalise la notion de sport pour les enfants, on les initie surtout aux jeux d’adresse et de plein air. Nombreux sont les jouets conçus pour développer l’habileté, tout en se dépensant physiquement dès le plus jeune âge. Jeux immémoriaux pour certains, comme la toupie ou le cerceau, d’autres font une apparition plus tardive dans l’histoire européenne, comme le bilboquet au XVIe siècle, ou encore l’émigrette (ou diabolo - venue de Chine et adaptée en Europe au XVIIIe), le jeu des grâces au XIXe siècle, mais aussi le croquet – hérité du mail médiéval - qui connait un franc succès à l’aube du XXe siècle. Certains demandent un véritable effort physique, comme le cerceau qui entraîne l’enfant dans sa course, d’autres allient dextérité, équilibre - du corps ou de l’objet - et esthétique des mouvements. 

Le sport moderne s’organise à la fin du XIXe siècle, sous l’influence des écoles britanniques. Des associations de gymnastique, de tir, de football et de rugby sont fondées. Les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne se déroulent en 1896 à Athènes, dans leur lieu de naissance antique, la Grèce. Les disciplines représentées sont alors l’athlétisme, le cyclisme, l’escrime, le tir, la lutte et l’haltérophilie mais aussi la natation. 

 

FOCUS SUR LES JEUX LIES A LA NATATION

La natation se féminise vite et le premier club féminin français de natation prend pour nom L’Ondine, en 1912. C’est précisément le nom que donne à sa poupée nageuse le fabricant Elie Martin, en 1876 lorsqu’il dépose son brevet. Souhaitant enseigner l’art de nager en mer à son fils, en dédramatisant l’expérience de l’immersion, il réalise cet automate flottant, animé d’un mouvement qui imite la brasse et lui permet de se déplacer sur la surface de l’eau sur une petite distance. Elle est présentée en 1878 à l’Exposition universelle où elle rencontre un succès immédiat, et remporte la médaille de bronze. 
Jouet pédagogique permettant d’observer le geste de la brasse, et de rassurer sur la flottaison, elle est aussi un jouet luxueux fait de matériaux raffinés et coûteux. Le mécanisme, logé dans le corps en liège et remonté avec une clé, fait bouger les bras de la poupée qui entraînent à leur tour les jambes. La poupée connaît un succès durable. Roullet-Decamps, fabricant parisien d'automates de salon et de jouets mécaniques, la fabrique encore en 1922.