Les papiers peints à motifs sportifs

Focus sur deux des pièces de collections du Musée du papier peint.

papier peint en feuille, Manufacture Brepols, Belgique, 1927

L’essor de la pratique sportive survient en France suite aux mesures politiques mises en place par le Front Populaire en 1936. C’est Léo Lagrange, nommé sous-secrétaire d’Etat aux Sports sous ce gouvernement, qui œuvra le premier au développement des activités physiques de loisir dans les différentes classes sociales. Ce papier peint de fantaisie témoigne de cette démocratisation. La pratique sportive devient un sujet qui peut même être traité sur le mode humoristique. Cette époque a également vu émerger les premières vedettes qui ont marqué l’histoire du sport. Il se pourrait que plusieurs d’entre elles ait servi d’inspiration pour ce papier peint. Le footballeur à casquette pourrait être Alexis Thépot (1906-1989) ou Laurent Di Lorto (1909-1989). La tenniswoman représentée ici avec une coupe à la garçonne et un large bandeau rappelle Suzanne Lenglen (1899 – 1938), première star internationale du tennis féminin.

papier peint

Papier peint à motif répétitif, Manufacture Anonyme, Années 1920-1930

Dans les années 1930, si le sport se démocratise, il est encore peu féminin. De même que la coupe au carré pouvait être un enjeu féministe à une époque où les femmes de tous les milieux ne sortaient pas « tête nue », la pratique du sport était une marque d’émancipation. Ce papier peint se veut moderne mais il veille à ne pas heurter en idéalisant son sujet. La pratique sportive est réduite à un geste élégant des bras alors que la jeune femme, vêtue d’une robe longue, est plutôt sagement assise dans un jardin fleuri. La raquette et le volant sont réduits à n’être que des accessoires chics. Ce papier peint est un médaillon à découper. Il pouvait prendre place à différent endroit du décor (au centre d’un mur, au-dessus de la cheminée, d’un buffet etc.) en association avec d’autres motifs de type répétitif.