Musée de la chaussure

Le musée de la Chaussure s’inscrit dans l’histoire de Romans-sur-Isère.

Chaussure de rugby ou de football - vers 1940 © Musée de la chaussure

C’est au travail du cuir et de la chaussure que la ville de Romans-sur-Isère doit sa renommée. Le musée évoque ainsi la mémoire de cette industrie tout en se faisant l’écho de l’actualité des entreprises locales et du savoir-faire français. 
Créé dans les années 1950, le musée s’intéressait à la vie locale et présentait une petite collection de chaussures du XIXe siècle de provenances diverses. 
En 1968, le musée fait l’acquisition de la prestigieuse collection de chaussures du modéliste parisien Victor Guillen. Constituée de deux milles pièces, elle touche cinq continents et recouvre quatre millénaires. Il lui fallait un écrin à sa dimension ; ce sera l’ancien couvent de la Visitation, sauvé in extremis de la démolition. Construit par étapes, du XVIIe au XIXe siècle, ce bâtiment et ses jardins seront inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 1977. 
Dès lors, le musée n’a cessé de développer et d’enrichir ses collections, avec le souci constant de faire le lien entre passé et présent. Stylistes et fabricants, bottiers célèbres, les plus grands noms de la chaussure y ont leur vitrine. 
En 2020, le musée élargit le champ de ses collections avec de nouveaux modèles, jamais présentés ou récemment acquis, qu’il a souhaité mettre en valeur au travers d’une nouvelle scénographie autour de la chaussure moderne et contemporaine. Symboles pour certaines d’une génération, démocratisées pour d’autres par des personnalités, artistes ou sportifs, ces chaussures sont le reflet de l’évolution de notre société qu’elles permettent d’aborder et de questionner au travers de diverses thématiques tels la mode unisexe, le mélange des genres, les stéréotypes… Compléments indispensables, ces pièces sont présentées au terme d’un parcours qui raconte l’histoire de la chaussure à travers l’espace et le temps depuis l’Antiquité. 

Si les baskets, en tant que chaussures urbaines, ont ainsi fait récemment leur entrée dans la collection, le musée comptait déjà quelques fonds en lien avec le sport. Il organise sa première exposition « sportive » en 2000. Elle augure la volonté de la ville de créer un département consacré à l’histoire générale de la chaussure de sport. « Chaussures des neiges », sous le haut patronage d’Emile Allais, est rendue possible grâce au don de plus de cent vingt modèles de chaussures de ski, du premier brodequin des années 1920 au dernier modèle 2000. 
Chaussures de foot, rugby, cyclisme, boxe, athlétisme, haltérophilie, etc. sont également bien présentes. Une entreprise romanaise a particulièrement œuvré dans ce domaine. Dès la fin des années 1950, son fondateur Jacky Rivat, sportif et ingénieux, s’est distingué par sa capacité à innover et faire évoluer les chaussures de sport. « RIVAT – Bien chaussé, bien joué ! », exposition consacrée en 2016, s’est suivie d’un don de la famille, soit quelque quatre-vingt modèles.
D’autres dons isolés complètent le fonds et couvrent d’autres disciplines sportives. 

Considéré comme un accessoire, la chaussure parait pourtant bien essentielle à celui qui la porte, tant pour le confort qu’elle apporte que pour l’exploit qu’elle permet. Il paraissait légitime que le musée de la chaussure participe à un tel inventaire du patrimoine sportif français et offre une visibilité à une partie de sa collection.
 

Pour aller plus loin :