Pétanque et jeu provençal dans l’objectif d’Hans Silvester

L’exposition de photographies « Viser juste : pétanque et jeu provençal dans l’objectif de Hans Silvester », présentée du 1er juillet au 29 septembre 2024 au Museon Arlaten, met à l’honneur les jeux de boules et leurs pratiquants, immortalisés de manière tour à tour saisissante ou malicieuse par ce formidable photographe.
Né en 1938, Hans Silvester incarne la figure emblématique du photographe globetrotter. Reporter pour l’agence Gamma-Rapho, il parcourt le monde, fasciné par la nature, la faune et la rencontre des peuples les plus éloignés de sa culture d’origine. Son engagement écologiste le conduit également à documenter et à dénoncer la destruction de la planète. En 2022, l’œuvre humaniste d’Hans Silvester est distinguée du prix International Planète Albert Kahn.

Installé dans le Vaucluse en 1962, Hans Silvester se prend de passion pour les formes locales du jeu de boules : la pétanque et le jeu provençal, dit « longue ». Ce dernier, plus ancien, est particulièrement athlétique et photogénique. Les tireurs s’élancent avant de lancer leur boule, quand les pointeurs la lâchent en équilibre, sur un pied. La pétanque, au contraire, se pratique sans prise d’élan, les deux pieds bien à plat, à ped tanco. Dans les années 1970, les deux pratiques coexistent. Par un patient travail d’observation de plus d’une décennie, Hans Silvester parvient à capter les multiples facettes de cet univers bouliste, dépassant le cliché du simple divertissement convivial. Il saisit les gestes techniques autant que les phénomènes de sociabilité qui s’organisent autour des joueurs. Il en résulte une galerie de portraits surprenants, pris sur le vif dans des cadres qui reflètent la diversité d’un territoire, des archétypales places ornées de platanes aux paysages de bord de mer, en passant par les barres HLM de Marseille. 

La démarche quasi-ethnographique de Hans Silvester vise à immortaliser des moments de jeu qui lui semblent alors propres à un monde rural en passe de disparaître. Ce projet photographique n’est pas sans résonner avec l’ambition originelle du Museon Arlaten - conserver les traces et la mémoire d’une culture régionale menacée par l’industrialisation – projet d’ailleurs renouvelé, dans les années 1970 par une génération d’ethnologues s’intéressant aux arts et traditions populaires. 

Cette rétrospective s’inscrit dans le programme « Arles associé » des Rencontres de la photographie d’Arles. Elle prend également place dans le dispositif des « Olympiades culturelles ». Arles est en effet labellisée « Terre de Jeux », en parallèle des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, dont certaines épreuves se déroulent à Marseille.