Les voitures de courses du Musée Malartre
Focus sur les collections sportives du Musée de l'automobile Henri Malartre
Les courses automobiles ont longtemps permis aux marques de se faire connaître du grand public en prouvant lors de ces évènements la supériorité technique de leurs véhicules. Ces courses assuraient aux vainqueurs la publicité de la une des journaux et une hausse de leurs ventes.
Le musée de l’automobile Henri Malartre conserve une dizaine d’automobiles de course dont certaines ont un palmarès exceptionnel. Bleues pour la plupart car elles représentaient la France, ces automobiles de course ont été pilotées par de grand noms : Louis Rozier, Louis Chiron, Jean Behra, Robert Manzon, Maurice Trintignant ou même David Hulme.
En 1964, le journaliste Gérard Crombac convainquit Ford France, le magazine Sport-Auto et la radio Europe 1, de mettre sur pied l’une des premières formules de promotion françaises, en achetant à Colin Chapman, constructeur des Lotus, une série de ses Seven vendues en kit à monter. Il s’agissait, pour chacune des 19 équipes engagées dans cette Coupe des Provinces, d’assembler sa voiture, de la mettre au point, et de la piloter sur une série de courses sur circuit. C’est la voiture de l’Ecurie du Lyonnais, pilotée notamment par Robert « Jimmy » Mieusset, Jean Pin, François Lacarau, Georges Martin, etc. sous la houlette de Bonnet et Feugier, qui remporta les deux éditions de la Coupe, en 1964 et 1965.
Les automobiles du constructeur français Talbot Lago sont tournées vers la pratique sportive et le luxe. Cette monoplace de formule 1, moins puissante que ses concurrentes (Ferrari, Maserati, E.R.A., etc.), réussit à se hisser aux sommets grâce à une homogénéité de construction et une faible consommation de carburant. En 1949, elle gagne le Grand-Prix de Belgique pilotée par Louis Rosier, et le Grand-Prix de France avec Louis Chiron. Acquise par le pilote clermontois Louis Rosier, elle lui permit de remporter de multiples places d'honneur en 1984, 1949 et 1950, et le titre de Champion de France en 1949 et 1950. Il l'utilisera jusqu'en février 1951, lorsqu'Antony Lago lui cèdera l'une des quatre T 26 C d'usine, à double allumage.
Ayant expérimenté avec succès le moteur central sur leurs Racer 500, John et Charles Cooper (Grande-Bretagne) l’adaptent aux catégories supérieures à partir de 1955. Le châssis F2 n°17 est construit en 1959 pour le pilote Harry Schell qui le fait modifier en F1, avant de le céder en 1960 à Jo Schlesser. Désormais bleue à bande blanche centrale, la F1 ne permet pas à ce dernier de dernier de briller dans les courses hors-championnat qu’il dispute jusqu’en 1962.
Ce véhicule a débuté sa carrière le 18 mai 1952 à Berne au Grand Prix de Suisse, disputé selon la formule 2 : elle avait donc un moteur 2000 cm3, 6 cylindres (type 20). Il semble que sa dernière course fut le Grand Prix de Pau le 22 avril 1957, disputé selon la formule 1 : elle avait donc un moteur 2500 cm3, 6 cylindres (type 23). Après le retrait de Talbot en 1951, l'équipe d'Amédée Gordini avec ses "mousquetaires" (Behra, Manzon, Simon et Trintignant) demeura l'unique représentante de la France en Grand Prix. Il parvint, en dépit de ses moyens limités, à défendre les couleurs nationales grâce à son moteur 6 cylindres double arbre et à des châssis modernes et performants. L'exemplaire du musée (n°32) aux mains de Jean Behra, remporta notamment le Grand Prix de l'ACF, à Reims, en 1952.
Cette voiture est "née" en 1949 en tant que monoplace Grand prix 4 cylindres et est transformée en 1952 en barquette 6 cylindres 2300 cm3 (moteur type 22), pour ensuite être redescendue à 2000 cm3 (moteur type 20). Les barquettes disputent les plus grandes épreuves sur route et sur piste : Panaméricaine, Tour de France, 24 heures du Mans, rallye Lyon-Charbonnières… Cet exemplaire a été piloté par Robert Manzon, Jean Behra et Charles de Clareur "Rinen" et a connu de nombreux accidents. Il semble que sa dernière course soit avec un moteur type 20 n°33 aux 12 heures d'Hyères les 28 et 29 mai 1955 puis qu’il ait été offert à Henri Malartre par Amédée Gordini en 1963.
C'est l'unique survivante recensée des cinq voitures construites par la marque de François Rolland et du lyonnais Emile Pilain, dont trois sont engagées dans les Grands Prix de l'ACF de Strasbourg (1922) et de Tours (1923). Elles n'y brillèrent pas, mais deux de ces voitures, pilotées par Albert Guyot et Delalande signèrent un doublé au Grand Prix d'Espagne 1923, sur le circuit de San Sebastian.